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#3 Munich - Prague - Varsovie : couronnes, cafés, choux

Vers Prague

Je prends le bus en milieu d’après-midi à Munich, ce sera le seul bus « de jour » de l’itinéraire. Il n’y a pas grand monde, on peut s’étaler. À un moment donné la lune se lève. La nuit, j’arrive à Prague.

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Prague

J’avais changé des sous avant, et une gentille dame me fait de la monnaie, il faut des pièces pour prendre un ticket de métro. Je suis la reine des couronnes tchèques. Arrivée à la guesthouse je dors comme une masse avec un ronfleur au dessus de moi. Le matin tôt je profite de la piscine ! Je continue le blog et le traitement des photos puis rendez-vous avec Annine vers 11h30. On passe une super journée à parler, visiter des super café – elle en est fan – et à se balader dans des parcs de l’autre côté de la rivière d’où on voit le centre ville et ses magnifiques bâtiment. On a la vue et pas le monde, c’est la fête.

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On passe dans un jardin d’une résidence d’été impériale (un truc comme ça) et il y a une fontaine française qui chante (si si, en se mettant dessous, on entends une mélodie produite par les jets d’eau savamment conçu). Depuis pleins d’endroits de la balade, la ville est trop belle. On traverse un pont pour rejoindre le centre ville puis on se faufile dans des petites rues pleines de secrets (mais je sais toujours pas pourquoi il y a deux numéros pour chaque maison dans les rues).

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On boit une bière près de la rivière et on refait le monde. Annine me parle de sa vision du centre de Prague, qui se dénature pour accueillir des touristes qui viennent voir la Prague authentique, les chaînes, les magasins de souvenirs et les airbnb se multiplient. Elle me fait visiter aussi ses anciens bureaux, dans le centre mais dans un immeuble un peu caché, un genre d’espace collaboratif / coworking / startup, tout ça. Elle travaille à Bez Obalu qui sensibilise au zéro déchet, youpi ! Il y a aussi un café où il se passe LA chose dont je me rappellerais pour toujours à Prague. On mange une spécialité tchèque pas très répandue : le Hameline. C’est un fromage un peu comme un camembert trempé dans de l’huile et fourré en long avec une espèce de marinade au poivron. Le camembert chèque, c’est trop bon.

Après, il fait froid, je rentre à pied, ça me fais du bien. A 19 heures, au lit avec le super livre d’action de samouraï trop génial d’Eji Yoshikawa, je suis addict et je lis au moins 2 heures. Dans la nuit je me bats avec le ronfleur, il n’y a plus que lui et moi dans le dortoir, c’est un duel mais pas à mort. J’arrive à avoir raison de ses ronflements en tapant ma gourde contre le lit superposé. Ce n’est pas très loyal mais je ne suis pas (encore?) samouraï, donc ça passe.

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Le lendemain grasse matinée, photos, déjeuner puis je rejoins Annine dans ses nouveaux bureaux, à l’arrière d’un de leur magasins zéro déchets. On va dans un café encore trop chouette où il y a des dégustation de café mais mon palais n’est pas assez fort pour ça. On rerefait le monde. Après je repasse à la guesthouse récupérer mes affaires et prendre mon bus pour Varsovie ! Ça avance, ça avance l’Europe. Et encore, là les distances n’ont rien à voir avec la Russie, qui se rapproche …

Vers Varsovie

Pas de place attitré dans le bus, c’est la fête ! Je m’installe outrageusement côté fenêtre juste avant les toilettes là où il y a de la place pour les jambes. En plus c’est au 1er étage (premier bus double étage, deux fois plus la fête !) donc pas si près des toilettes. En fait, quand il y a plein de trajet, la stratégie c’est for important voyez-vous. Vers 4 heures du matin, je me fais déloger du spot de rêve par une fille qui, elle, a une place attitré, cette place là. Ça me met de mauvaise humeur, mais après je me calme, elle aussi elle veut essayer de bien dormir. Et en plus je suis maintenant à côté d’une fille qui a un bonnet blanc et me fait penser au lapin blanc d’Alice au pays des merveilles donc ça me va bien, et je dors assez bien pour un côté couloir.

Varsovie

Arrivée à la gare des bus, à l’est de la ville, je vais pour retirer des Zlotys. Et là, patatra, la personne avant moi a oublié son argent ! Je reste pas loin pendant une bonne demi-heure en mangeant mon petit dej’ au cas où elle reviendrait. Mais non. Il faut que je la retrouve, mais je ne l’ai même pas vu. J’ai juste les derniers chiffres de sa carte bleue qui sont sur le reçu. Un gentil monsieur du bureau de tabac me conseille d’appeler la hotline de la banque. J’essaye mais j’attends milles ans et j’ai personne. Les dames de la gare ne savent pas quoi faire pour moi. Bon.

Je pose mes affaires à la guesthouse et j’explique la situation à la dame, qui parle français, ça fait déjà du bien d’entendre du français dis donc ! Elle essayera d’appeler sans succès elle aussi. Une fois en ville, j’essaie de demander dans une banque, mais l’anglais c’est compliqué. Je me dis qu’au pire je trouverais bien quelqu’un qui a besoin de sous et je lui donnerais. J’aurais du mettre un mot sur la borne de retrait.

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Varsovie, c’est moins rempli que Prague, on respire ! Des parcs aussi, moins de monuments fabuleux qu’à Prague, mais du street art et de belles façades, on a plaisir à se balader. Les gens sont méga réchauffés c’est fou. Je suis en doudoune, il fait 15 degrés et un quart des polonais sont en t-shirt, la classe. L’entrée des métros est trop stylé, d’un M bleu translucide, ça en jette et on ne peut pas les rater.

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Dan le cente ville je teste un de ces bars à lait , cantine populaire, et je tombe sur une mini cafétéria toute simple mais géniale. Zéro fioritures, juste une petite et belle plante inconnue sur chaque table, il y en a 8 à tout casser. Il y a des jeunes, des vieux sur leur 31 mais qui ont l’air de ne pas avoir plein d’argent, des parents, un sportif, des travailleurs, un seul menu en anglais. Leurs soupes sont géniales, je reviendrait y goûter une deuxième fois. Soupe de betterave, de choux, il y a plein de goûts ! Je goûte aussi les raviolis au fromage, aux pommes de terres, des carottes, salade de poireaux à la crème et salade choux à l’aneth (ici c’est la fête du choux). Bon pas ça en un seul repas hein. Deux. Fan de la cuisine polonaise. Chaque repas me coûte moins de 4 euros. Je m’interroge sur le niveau de vie polonais.

Après plusieurs kilomètres de balades, je rentre et finis le premier tome des samouraïs. Du poids en moins. Et là commence l’épisode marquant de Varsovie.

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La mamie chinoise qui partage ma chambre rentre. Elle est au fond du seau. Elle se tape la poitrine du poing en jurant (enfin, c’est ce que j’imagine) en chinois avec de grands soupirs. C’est un peu théâtral. Grâce à la technologie, on se traduis de Chinois à Anglais. Aujourd’hui on lui a volé tous ses papiers et son argent : passeport, carte bleu, tout y passé. Elle a eu un passeport temporaire de l’ambassade et quelqu’un va l’aider pour ses prochains déplacements. Mais bon le seum quoi ! Je compatis. On papote avec le délais de traduction. Elle vient de Shanghai, me montre des photos de sa maison, son mari, ses petits enfants. Ça va un peu mieux. Finalement je vais me coucher, et je lui dis que si je ne retrouve pas la personne qui a perdu ses sous je lui donnerai. Et c’est ce que je fais le lendemain matin, parce que c’est le plus simple en fait. Après, ça aurait peut être plus servit à quelqu’un d’autre. Mais comme je me dis qu’elle était dans ma chambre, sur mon chemin, c’est pas mal comme transfert.

Le lendemain, il fait beau ! Encore balade, encore la cantine. Je tombe un peu par hasard sur le bâtiment tout de verre et de plante vêtu d’une université & bibliothèque avec une petite expo photo. Bijou.

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L’après-midi, c’est visite du musée du poster, les artistes polonais sont vraiment géniaux. Et musée du Néon, original et en fait vachement lié à l’histoire de la ville. Les néons y ont trouvé leur place lors du régime communiste vers 1955 comme vecteur d’information, voir d’expression artistique mais pas de publicité (la consommation c’est maaal), et de manière assez encadrée par le gouvernement. Pendant la guerre, tout a été éteint voir détruit et les fondateurs du musée ont commencé à récupérer et faire restaurer une partie de ces néons emblématiques en 2005.

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Retour à la guesthouse chercher les affaires, je commence cet article et il est déjà l’heure de prendre le bus pour Riga. C’est déjà le dernier bus de mon périple ! Oh là là le transsibérien approche, et déjà je prendrais un train de nuit russe pour aller de Riga à Moscou, ça va me mettre dans l’ambiance.

#4 Varsovie - Riga - Moscou : rencontres magiques